A l'Atelier des Fontaines

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lundi 27 décembre 2010

Passant pressé ou artiste en quête d'information...





Le nouveau site "Atelier des Fontaines" est enfin opérationnel. Vous y retrouverez l'ensemble des pages de ce blog, mais présentées de manière plus agréable et synthétique.




Vous y découvrirez aussi des pages toutes nouvelles consacrées au "Chevalet Blanc", nouveau lieu de fabrication des produits Atelier des Fontaines, mais aussi espace d'expression artistique, de formation technique et d'exposition sous l'égide de l'association loi 1901 "ATP - Art et Techniques de la Peinture".


Nouveau ! Les stages "ATP - Art et Techniques de la Peinture" sont lancés ! Le premier porte sur : "La peinture artistique : les bases artisanales du Métier".

Pour en avoir une première idée.


Passant pressé ou artiste en quête d'information, mais disposant d'un temps limité et précieux, ma prose, pour toi, sera courte. Je souhaite cependant qu'elle te soit une source d'enrichissement. Pour cela, je te donne rendez-vous sur cette même page, un peu plus bas. Tu y trouveras une présentation rapide des produits "Atelier des Fontaines" : le médium gras gélifié à la manière flamande, et l'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste. Tu y découvriras aussi  l'association du médium et de l’émulsion, selon la manière hollandaise, encore appelée "Technique mixte".

Maintenant, si ton attention a été éveillée, un complément d'information est à ta disposition sur les pages affichées à ta droite. Et que ta visite t'ait mené jusqu'à la page "Commander les produits Atelier des Fontaines" ou non, dans les deux cas, je souhaite que ce parcours t'ait enrichi !

Christian VIBERT

Note : Les numéros repérables au sein des textes renvoient au lexique technique disponible sur l'une des pages de droite.

Le blog Atelier des Fontaines étant devenu trop limité pour nos besoins de développement, la boutique Atelier des Fontaines vient de naître. Nous vous y donnons rendez-vous afin d'y redécouvrir nos produits traditionnels et nos nouveautés.







 CopyrightFrance.com

Pour toi, visiteur passionné...


Nouveau ! Les stages "ATP - Art et Techniques de la Peinture" sont lancés ! Le premier porte sur : "La peinture artistique : les bases artisanales du Métier".

Pour en avoir une première idée.


Pour toi, par contre, visiteur passionné, insatiable et désireux d'approfondissement, néglige la page d'accueil. En effet, je te réserve un parcours complet accessible directement dans les pages situées à ta droite. Dans "L'historique des procédés ; les médiums gélifiés", tu trouveras un contenu riche et original. Tu pourras poursuivre par une présentation complète du médium gras gélifié à la manière flamande et de l'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste, ainsi que de leur utilisation conjointe, selon la manière hollandaise, encore appelée "Technique mixte". Puis tu pourras obtenir des renseignements sur les ingrédients nécessaires à la composition du médium gras et de l'émulsion maigre "Atelier des Fontaines". Un tableau comparatif entre le médium gras Atelier des Fontaines et les médiums gélifiés du commerce pourra ensuite te servir de guide. Et si ta curiosité t'y conduit, tu pourras effectuer un petit détour par l'Atelier des Fontaines afin de mieux saisir comment sont nés ce médium gras et cette émulsion maigre.

Alors, tu auras eu l'occasion de peser mes mots. Tu y auras sans nul doute enrichi tes connaissances personnelles et peut-être aurai-je emporté ta conviction jusqu'à t'amener à commander les produits Atelier des Fontaines. Dans tous les cas, je te remercie d'avance du temps que tu m'auras consacré et je te souhaite beaucoup de joie dans la pratique de ton art ou dans ta visite des pages Internet.

Christian VIBERT

Note : Les numéros repérables au sein des textes renvoient au lexique technique placé en dernière page.

Le blog Atelier des Fontaines étant devenu trop limité pour nos besoins de développement, la boutique Atelier des Fontaines vient de naître. Nous vous y donnons rendez-vous afin d'y redécouvrir nos produits traditionnels et nos nouveautés.

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http://mediumpeinturehuile-atelierfontaines2.blogspot.fr/p/le.html

dimanche 26 décembre 2010

Médium gras gélifié à la manière flamande Atelier des Fontaines

Christian VIBERT La pêche au bord du Renom
Huile sur toile marouflée sur panneau

Un médium historique au service de la peinture contemporaine

Issu de recettes des XVIème et XVIIème siècles, le médium gras gélifié à la manière flamande est un produit de fabrication artisanale, élaboré avec le plus grand soin et en petite quantité à partir de matériaux traditionnels. Ce médium permet d’approcher la manière des peintres flamands de l’âge d’or de la technique à l’huile, tels Rubens ou Van Dyck. Mais il n’est pas réservé à la reproduction d’œuvres anciennes. Pour le peintre contemporain, ce médium autorise la plus grande liberté de facture, depuis les traces de brosse laissées à vif jusqu’aux modelés (10) les plus fins, depuis la pose de pâtes généreuses jusqu’aux glacis (1) les plus transparents. Le travail peut être mené par étapes successives ou enlevé en une seule séance.


Christian VIBERT Le petit pêcheur
Huile sur toile marouflée sur panneau

Composition

Le médium gras gélifié à la manière flamande est obtenu à partir d’une huile de lin suédoise de première pression à froid (4), de haute qualité, et traitée à l’atelier. L’huile est préalablement partiellement polymérisée (6) par une cuisson à l’air à haute température. Son onctuosité est accrue, mais aussi sa siccativité (3), sa résistance et sa transparence. De plus, la tendance naturelle des huiles au jaunissement lors de la siccativation (3) est minimisée.


L’huile prétraitée est de nouveau cuite, mais avec des additifs (7) de manière à stabiliser ses réactions en présence de vernis, à accentuer encore sa siccativité (3), et à lui donner la capacité de gélifier. Cette seconde cuisson est opérée à basse température afin de minimiser la coloration de l’huile. Ensuite, filtrée, puis laissée à décanter plusieurs mois au soleil, l'huile acquiert une apparence chaude et ambrée particulièrement esthétique.

Parallèlement, un vernis est composé par dissolution à basse température de résine naturelle dans de l’essence de térébenthine rectifiée. Ce vernis est lui-même filtré et mis à décanter durant plusieurs semaines.

Ces deux liquides sont enfin mélangés à froid. La gélification s’opère en quelques minutes. Un dernier malaxage permet de vérifier la thixotropie du médium (8), c'est-à-dire sa capacité remarquable à passer quasi immédiatement de la phase gélifiée à la phase liquide sous l'action de la brosse. Au repos, le gel se reforme.


Parfaitement transparent, le médium gras présente une coloration légèrement dorée. Très stable, il ne se liquéfie pas ; il ne granule pas lors de son stockage même prolongé. Emballé dans un tube d'aluminium vernis à l'intérieur et équipé d'un bouchon hermétique, le médium peut être conservé sans aucune difficulté durant de longues années.

Christian VIBERT La prière
Huile sur toile marouflée sur panneau
Caractéristiques et durabilité

Les couleurs mêlées de médium gras ne plissent ni ne craquent.
Je possède des toiles exécutées depuis 30 ans avec ce médium qui n’ont ni jauni ni craquelé. On les croirait peintes d’hier.
Par ailleurs, la siccativité (3) que le médium gras communique aux pâtes est remarquable. Les couleurs sèchent en profondeur. Pour des touches légères, il est possible de reprendre le lendemain.
D'autre part, la consistance gélifiée que le médium gras communique aux couleurs s'oppose à la migration de l'huile dans les couches inférieures du tableau. Une toile exécutée avec le médium gras n'est donc quasiment pas sujette à l'apparition d’embus (9), ces zones devenues mates par l’absorption non désirée du liant d’une couche supérieure par une couche de couleur sous-jacente, préludes à de nombreux désordres picturaux (plissement, craquelures...).


Cependant, la caractéristique la plus étonnante du médium gras, est sa remarquable thixotropie (8). Employé pur ou dilué, il permet la prise immédiate de la touche. Même les glacis (1) les plus transparents, les plus liquides, ne présentent aucune coulure. Cependant, la reprise pour modeler (10) ensemble deux couleurs reste toujours très aisée par le simple mouvement de la brosse qui fluidifie de nouveau la peinture.

De plus, du fait de la gélification immédiate du médium, la superposition de touches de couleurs, sans mélange, est très aisée, exercice quasi impossible avec une pâte à l'huile pure. Ainsi, il est possible de superposer dans le frais une touche de lumière sur un fond sombre, ou l'inverse, sans qu'aucune des deux couleurs ne soit affectée. Par contre, si leur mélange ultérieur redevenait souhaitable, tant que le séchage définitif ne sera pas intervenu, le simple mouvement de la brosse leur redonnera la mobilité nécessaire à leur fusion.

La facilité de manipulation des pâtes picturales additionnées de médium gras tient en fait à cette double caractéristique : le médium gras augmente à la fois l'onctuosité de la pâte picturale, ce qui accroît les possibilités de mélange des couleurs, tout en lui communiquant un certain tirant, ce qui permet de contrôler très précisément le mouvement de la brosse. Modeler (10), superposer, fusionner les couleurs, jouer avec l'ombre et la lumière se fait ainsi de manière très simple,  en une ou plusieurs séances, selon le tempérament de l'artiste.


Christian VIBERT Jardin oublié Huile sur toile marouflée sur panneau

Enfin, le médium gras permet de varier la composition de la matière picturale. En effet, il présente une parfaite transparence qui en fait le médium idéal pour poser des glacis (1) minces ou plus épais. Le peintre, en enrichissant plus ou moins ses pâtes de médium et en variant leur épaisseur ou leur dilution, dispose d’une incroyable variété d’effets qui lui permettent d’exprimer toute les gradations lumineuses. Les ombres minces et profondes voisineront avec l’épaisseur et l’opacité des lumières. Entre les deux, de subtiles transitions opalescentes (11) pourront servir d’intermédiaires. C’est toute la magie d’un Rubens disponible sous le regard et les doigts d’un peintre habile. Le médium gras gélifié à la manière flamande ne fait pas le talent, ni, a fortiori, le génie ; mais, du moins, il ne les entrave pas !

Christian VIBERT La source
Huile sur toile marouflée sur panneau










Mode d’emploi

De manière à favoriser les modelés (10) et l’adhérence sur un fond neuf ou déjà travaillé, débuter ou reprendre l’exécution sur un fond légèrement humidifié de médium fortement dilué.

Pour la poursuite du travail, il est possible d’employer le médium seul, directement mélangé avec des couleurs à l’huile en tube. La quantité de médium à introduire dépend de la transparence à communiquer aux couleurs.

On peut aussi sans problème diluer le médium à l’essence de térébenthine. Sur un support du type enduction universelle vinylique ou acrylique, la dilution conseillée est :

  • En tant que vernis à retoucher (13) : 1 volume de médium pour 6 volumes d’essence de térébenthine ;
  • Comme médium d’ébauche ou pour avancer le travail : 1 volume de médium pour 3 volumes d’essence ;
  • Comme médium de finition, en particulier pour les glacis : 1 volume de médium pour 2 volumes d’essence.
  • Mais il est aussi possible en finition d'employer le médium pur, non dilué, de manière à poser de légers empâtements (5) parfaitement transparents et d'une grande profondeur à la manière, par exemple, d'un Rembrandt.

Conseil : Pour la dilution, éviter les essences de pétrole tant à évaporation lente que rapide qui tendent à précipiter les résines naturelles.

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samedi 25 décembre 2010

Emulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste Atelier des Fontaines

Une interprétation contemporaine de techniques traditionnelles

Christian VIBERT Jardin secret
Huile sur toile marouflée sur panneau
L'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste est une variante moderne de recettes anciennes témoignant des débuts de la technique à l’huile, au XVème siècle, époque de transition où, à travers les techniques « a tempera » voisinaient celles à l’eau et celles à l’huile. Même après la mise au point du procédé uniquement à l’huile, les techniques à l’émulsion ont été longtemps employées, car elles autorisaient des effets difficiles à obtenir à l’huile seule.

L’émulsion maigre permet d’approcher certains caractères de la peinture hollandaise du XVIIème siècle. Mais elle aurait ravie les Impressionnistes de la fin du XIXème et, comme eux, fera les délices des adeptes du "peindre clair", à base de pâtes opaques mêlées de blanc.

L'émulsion maigre gélifiée est aussi idéale pour la peinture murale par son apparence satinée qui lui permet de s'intégrer parfaitement à son environnement. Uniquement diluée à l'essence de térébenthine, même sans aucun apport de cire, elle ne présente aucun luisant indésirable qui nuirait à la visibilité de l'œuvre peinte. De plus, bien que maigre, l'émulsion Atelier des Fontaines apporte suffisamment de résine et d'huile cuite à la pâte picturale pour lui communiquer résistance et durabilité.



Christian VIBERT La chapelle de Fontimpe
Huile sur support mural

Obtenue par l’association de matériaux traditionnels et d’une résine moderne diluable à l'eau, l'émulsion maigre en conserve les avantages tout en éliminant leurs inconvénients. Elle évite entre autres la complexité de mise en œuvre, le poisseux résiduel, le jaunissement et l’écaillage de certaines émulsions traditionnelles à la colle de peau, à l’œuf ou à la caséine. Elle ne nécessite pas l'emploi de siccatifs (3) complémentaires.

La chapelle de Fontimpe Détail


L'émulsion maigre offre aussi une facilité et une richesse d’exécution sans comparaison possible avec les acryliques ou même les alkydes, résines modernes amenant une prise brutale de la pâte picturale et, en conséquence, une exécution sommaire et difficile.
















Christian VIBERT Le Renom
Huile sur toile marouflée sur panneau


Caractéristiques et durabilité

 
Composée à partir du médium gras, l'émulsion maigre gélifiée à la manière impressionniste en possède elle aussi la même durabilité. Ses caractéristiques sont cependant différentes. Beaucoup plus maigre que le médium gras, elle permet l’obtention de pâtes picturales qui restent onctueuses, mais un peu moins brillantes, de consistance plus épaisse et plus courte. Cette émulsion favorise donc une facture spontanée, enlevée, « alla prima », généreuse et lumineuse.


Du fait de l'évaporation de la proportion d'eau qu'elle contient, l'émulsion maigre provoque une prise de la pâte picturale encore plus rapide que le médium gras. La superposition des touches de couleurs dans le frais est donc encore plus aisée. Mais, comme avec le médium gras, il reste toujours possible de remobiliser les couleurs afin de les mélanger, par le simple mouvement de la brosse, si le besoin s’en fait sentir.

La facilité de manipulation des pâtes picturales additionnées d’émulsion maigre est tout autant remarquable. Malgré sa maigreur, comme le médium gras, l'émulsion offre aussi des possibilités de modelés (10) très fins, mais, pour la même raison, elle prend d'autant plus vite ; ce qui favorise l’obtention de frottis (14) laissés à vif.

Sur une couche première couche de peinture encore fraîche, elle permet d'obtenir des touches gaufrées et discontinues semblables à celles observables dans la peinture hollandaise du XVIIème siècle, époque où les blancs à l’huile étaient préalablement broyés à l’eau.


Christian VIBERT Danseuse au cache-cœur Détail
Huile sur toile marouflée sur panneau

L'émulsion maigre autorise l’emploi d’empâtements (5) très généreux, gardant parfaitement la structure de la touche, séchant remarquablement bien, même posés en forte épaisseur, et vieillissant sans craquelures. Ces empâtements (5) peuvent être repris longuement durant toute la séance de travail. En effet, l’émulsion maigre garde le caractère thixotrope (8) du médium gras qui lui sert de base. Elle laisse au peintre la possibilité de remobiliser ses touches de couleurs durant toute la durée de la séance. La pâte picturale reste donc ouverte (15), même pour une exécution fouillée.

Cependant, une fois la séance de peinture achevée, le séchage de l'émulsion maigre est encore plus rapide que celui observé avec le médium gras. Le travail à l'émulsion maigre peut être souvent repris le lendemain même. 

Christian VIBERT La colline en fleurs Huile sur toile marouflée sur panneau

Composition

L’émulsion maigre est obtenue à partir du médium gras gélifié, mélangé à un liant diluable à l’eau. Cette résine de synthèse, très stable, parfaitement incolore, non jaunissante et bien siccative (3)  se conserve sans aucun antiseptique et s’émulsionne parfaitement en milieu huileux. 


Christian VIBERT Amour sacré Huile sur toile marouflée sur panneau
Emballée dans un tube en aluminium verni à l'intérieur, l'émulsion maigre reste remarquablement stable au stockage, même après plusieurs années.




L'émulsion maigre se présente sous la forme d’une crème gélifiée, épaisse, d’apparence translucide en couche mince, et d’un blanc légèrement teinté de jaune pâle. Au séchage, d’une coloration ambrée très pâle, elle devient parfaitement transparente et montre un brillant légèrement satiné.


Mode d’emploi

Comme le médium gras, l’émulsion maigre s'emploie mélangée à des couleurs à l’huile en tube. Elle peut être utilisée pure ou diluée à l’essence de térébenthine. Pour obtenir des empâtements (5) à fort relief, on peut encore accroître l'épaisseur de l'émulsion en y ajoutant de l’eau. Celle-ci agit alors comme un épaississant en émulsion interne. L'émulsion sera d'autant plus maigre, apparaîtra d'autant plus pâle et séchera d'autant plus vite.


Christian VIBERT Harmonie en bleu, rose et or Huile sur toile marouflée sur panneau




Mise en œuvre conseillée :
  • 2 volumes d’émulsion pour 1 volume d’eau. Ajouter l'eau peu à peu en malaxant bien au couteau à palette.
  • Dilution  à l’essence de térébenthine, selon les besoins.
Conseil : Comme avec le médium gras, il convient d’éviter les essences de pétrole à évaporation lente ou rapide qui tendent à précipiter les résines naturelles.


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vendredi 24 décembre 2010

L'association du médium gras gélifié et de l'émulsion maigre Atelier des Fontaines à la manière hollandaise : la technique mixte

 
Christian VIBERT Lumière sur le massif de fleurs Huile sur toile marouflée sur panneau


Le médium gras et l'émulsion maigre peuvent être employés séparément proposant ainsi deux manières de travailler différentes, l’une, au médium, plus fondue, plus transparente ; l’autre, à l’émulsion, plus nourrie, plus empâtée (5).

Cependant, ce médium et cette émulsion peuvent naturellement s’associer dans le cadre d’une technique dite « mixte » (16) qui permet de tirer tout le bénéfice de leurs similitudes et de leurs contrastes. Les ombres transparentes et les vélatures (17) semi-transparentes seront posées au médium. Puis, sans attendre le séchage, les demi-tons (18) translucides et les lumières opaques seront superposés à l’émulsion selon une alternance maigre sur gras (19) sans limites techniques, aussi longtemps que l’artiste le jugera nécessaire.



Christian VIBERT Le soir Huile sur toile marouflée sur panneau

Le soir Détail


Avec l’association du médium gras et de l’émulsion maigre, le peintre n’est plus obligé de partir d’un dessous maigre qu’il se doit d’enrichir, au fur et à mesure de l’avancement de son travail, en composants gras. La sacro-sainte règle du "gras sur maigre" (19) n’existe plus. A chaque début de séance, on pose les couches grasses sur lesquelles on reprend, dans le frais, avec des couches maigres. A la séance suivante, la surface à travailler présentera donc de nouveau un fond maigre. Seule précaution : sur une partie préalablement travaillée au médium, donc grasse, et ayant séchée, sur laquelle on souhaiterait reprendre directement à l’émulsion maigre, il sera nécessaire de passer au préalable une légère couche de médium frais bien dilué à l’essence, de manière à repartir sur un fond légèrement gras. Sous cette seule réserve, on retrouve avec l’association du médium gras et de l'émulsion maigre toute la liberté d’exécution propre à l’emploi de chacun de ces produits employé séparément... et même plus ! 

Christian VIBERT Le petit pêcheur à l'épuisette
Huile sur toile marouflée sur panneau

En effet, le procédé qui joue du contraste entre les ombres transparentes et l’opacité des lumières peut être ici poussé dans ses ultimes ressources, à la manière, par exemple, de Rembrandt. Sur un dessous maigre et opaque plus ou moins empâté (5) à l’émulsion, il devient très facile, soit de reprendre avec des glacis (1) gras et transparents au médium, minces ou épais, soit de rehausser la couche maigre avec de nouveaux empâtements (5) opaques, créant ainsi une incroyable richesse de matière. Les limites techniques n’existent plus. Seules gouvernent la sensibilité du peintre, sa vision du monde et sa dextérité.


Le petit pêcheur à l'épuisette Détail

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